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« Sur la vaine gloire et l'éducation des enfants » : le double titre sous lequel nous est parvenu le traité de Jean Chrysostome est bien révélateur du souci qui, à la fin du IVe siècle, anime sa réflexion de chrétien, d'évêque - comme celle d'Augustin ou de Jérôme - sur la paideia, l'éducation. Il s'agit d'un choix : choix de la « vaine gloire », du monde, de ses apparences et de ses fêtes, ou choix de celui qu'Augustin nomme magnifiquement le « maître intérieur ». Ce choix est d'abord le fait des parents, de la famille, de la communauté chrétienne elle-??même. Mais au fil du texte, comme lorsque Augustin nous parle de son fils Adéodat ou que Jérôme nous fait découvrir la personnalité de la jeune Paula ou de Laeta, c'est la définition même de l'enfance, des étapes de la croissance vers l'âge adulte qui devient source de question. Face à l'image évangélique des « petits enfants », rigueur morale et prudence viennent régler la vie chrétienne, mais on prend conscience aussi des traits psychologiques de l'enfant. Les pages consacrées dans ce numéro à l'éducation de l'enfant dans le Haut Moyen-??Age témoignent de la mise en place, dans les monastères ou autour des familles de seigneurs, de ces marques d'une éducation chrétienne. Le thème traité dans ces pages concerne, cette année encore, des étudiants préparant l'agrégation de Lettres, mais il est trop clair que l'analyse d'Augustin sur les liens qui unissent le maître et le disciple, ou les détails de la vie quotidienne émanant de tous ces textes sont à même d'ouvrir et de nourrir un débat universel par excellence.Françoise VINEL