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La pédagogie du Jubilé nous amène du plus connu, le Fils, au moins connu, le Père, vers lequel le Fils et l'Esprit nous conduisent. Force est, d'ailleurs, de constater que la réflexion théologique sur le Père est assez peu développée et qu'elle donne lieu parfois à l'apophatisme. C'est ce que s'attache à faire ressortir Basil Studer dans son magistral article. Ainsi explique-??t-??il qu'après avoir longtemps été associé à Dieu, le Père apparaît principalement comme créateur à partir des commentaires du premier article des Symboles de foi, avant d'être présenté par Origène comme mysterium caritatis, mystère de charité, de communion, ce qui est sa spécificité véritable. Pour approfondir cette question, nous avons choisi de préciser, à partir de deux auteurs : Irénée et Augustin, le rapport entre la filiation divine qui est le propre du fils et l'adoption divine à laquelle nous sommes appelés. Puis, Laurence Brottier présente, en un article de synthèse, les différentes manières dont le grand prédicateur Jean Chrysostome parle du Père, exprimant en termes vivants et familiers ce qui restait difficile dans la réflexion théologique. Comme il était nécessaire de faire des choix, sans oublier les textes clefs où la figure du Père prend tout son relief : le Notre Père et la parabole de l'enfant prodigue, Josette Seguin et Jaime Garcia nous proposent la relecture respective de ces textes par Grégoire de Nysse et Augustin. Sans doute est-??il possible de multiplier les commentaires, mais à partir de ces deux auteurs de référence que sont l'un des Cappadociens et l'Évêque d'Hippone il est possible de mettre en perspective les autres commentaires qui ont été développés à l'époque patristique. Revisiter aujourd'hui les écrits des Pères de l'Église sur Dieu le Père n'est pas sans intérêt, dans la mesure où les grandes orientations de la réflexion théologique sur le Père y sont dégagées.Marie-??Anne Vannier