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premiers parmi les Pères, Irénée (voir CPE n° 82) et Justin nous ont laissé une oeuvre théologique importante. Irénée en réaction contre la gnose. Justin pour défendre les chrétiens devant le Sénat, l'empereur et les Juifs, afin de montrer qu'ils étaient des citoyens loyaux, même s'ils refusaient de sacrifier aux dieux de l'Empire. Par ses plaidoyers successifs, Justin est le plus illustre représentant de ce genre littéraire qu'on appelle les Apologies (voir CPE n° 41) ou défense des premiers chrétiens. Son oeuvre en constitue l'apogée. Justin était rompu à l'art de l'argumentation, lui qui a traversé toutes les philosophies existant à son époque et qui, après sa conversion, a choisi de garder le manteau de philosophe.< L' oeuvre de Justin est actuellement largement travaillée et nous avons la chance que les meilleurs spécialistes aient accepté de présenter, dans notre revue, les derniers résultats de leurs recherches, permettant, par exemple, de dater l'Apologie de 153?154 et le Dialogue avec Tryphon de 165. C'est, tout d'abord, Charles Munier, qui met en évidence les grands thèmes de la théologie de Justin : la création, la christologie, l'esquisse de théologie trinitaire... Charles Munier connaît bien l'oeuvre de Justin pour avoir été le premier à montrer l'unité de l'Apologie et pour en avoir donné une nouvelle traduction commentée, tout d'abord aux Editions universitaires de Fribourg en 1994, dans la collection « Paradosis », dirigée par notre collègue du comité de rédaction Otto Wermelinger, puis dans la collection « Sources chrétiennes » (n 507) en 2006, tout en proposant un long commentaire dans la collection « Patrimoines » des Editions du Cerf, en 2006. Puis, Philippe Bobichon, spécialiste du Dialogue avec Tryphon, qu'il a publié également dans la collection « Paradosis » des Editions universitaires de Fribourg, en 2003, nous présente, de manière magistrale, cette discussion de Justin avec le judaïsme ou du moins l'effort de Justin pour amener son interlocuteur à ses vues et il en dégage le plan, ce qui est une gageure. Ensuite, Emmanuel Luhumbu Shodu envisage l'oeuvre de Justin dans une perspective pastorale et précise ce qu'elle apporte quant à la connaissance des premières générations chrétiennes. Finalement. Bernard Pouderon, spécialiste des Apologistes, revient sur l'unité de l'Apologie de Justin, en considérant les événements contemporains, le genre littéraire et la tradition manuscrite.Marie-??Anne VANNIER