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La géométrie nous renvoie à nos premières perceptions du monde. Évoluant à partir de besoins pratiques dans la haute antiquité, elle s’est cristallisée sous un aspect plus formel à Athènes, avec Euclide, au IVe siècle avant notre ère. Initialement discipline de figures et de mesures, elle s’est modernisée ensuite avec l’algébrisation et la notion de courbure, puis l’arrivée des géométries non euclidiennes, essentielles en physique par exemple. Les nouvelles géométries, au tournant du XXe siècle, se sont grandement éloignées de leur objectif initial – l’étude des figures que l’on peut dessiner – et manipulent désormais des objets et des espaces abstraits dans toutes les dimensions. Discipline vivante, la géométrie continue à innover, comme en témoignent les recherches actuelles sur les fractales et les variétés, et son application à tous les champs du savoir, de la biologie à la physique, en passant par l’informatique ou le design.S'il est aussi question de la forme de l'Univers dans ce dossier, un détour par l'histoire des sciences permet de comprendre les hauts et les bas d'un modèle d'Univers baptisé "théorie de l'état stationnaire" où l'aspect du cosmos reste toujours le même. Un modèle finalement supplanté par celui d'une expansion cosmique démarrée dans une "grande explosion" – le big bang. Les autres articles du numéro nous mèneront notamment dans l'Adriatique antique où la tradition de "bateaux cousus" a perduré durant des siècles, sur un sommet des Andes où un télescope muni de la plus puissante caméra du monde s'apprête à traquer l'énergie noire et les astres fugaces – un sujet tout en image. Mais aussi une visualisation graphique de ce nous ingurgitons, dominé au niveau mondial par une alimentation industrialisée.Dans le grand entretien d'ouverture, la juriste Samantha Besson explique pourquoi nous avons besoin d'un droit international de la science et esquisse ses contours. Et l'entretien avec le biologiste danois Eske Willereslev nous fait voyager très loin dans le passé puisque il raconte comment, avec son équipe, il est parvenu à reconstituer un écosystème – la faune et la flore – qui vivait il y a 2 millions d'années au Groenland... Cela grâce à l'analyse de fragments d'ADN retrouvés dans les sédiments. Plus que jamais, l'ADN environnemental apparaît comme la nouvelle frontière de la paléogénétique.