Prix public : 50,00 €
Le jardin Hanezawa est une piste illicite à travers un jardin clos à Tokyo, entre un feuillage épais, un bambou élancé et des dépendances semi-habitées, leurs toits en plastique chargés de feuilles, comme repris par les arbres jaloux. Le protagoniste, comme un détective, répertorie le jardin de manière obsessionnelle, enregistrant des détails étranges et périphériques: une boîte en carton scellée, s'attardant sur un seuil, ou le corps en retrait d'un ouvrier. Le temps est lâche et les saisons s'écoulent. Les lignes de visibilité à travers Hanezawa sont multiples et mutables, et les images des graines prennent du poids grâce à la répétition et la proximité. Les personnages mineurs de ce récit insaisissable sont des objets ordinaires: une coquille à moitié enfouie dans le sol, dont la brève signification est aiguë et illisible, avant de retomber en entropie. Les surfaces sont également irisées et ingouvernables - des cabanes de jardin avec des vitres enduites qui reflètent le ciel ou révèlent le renflement de quelque chose, végétatif, derrière. Les fenêtres, comme les images elles-mêmes, promettent toujours quelque chose - une révélation - juste hors de portée. Le jardin Hanezawa a été démoli par le promoteur immobilier Mitsubishi Estate en 2012, malgré d'innombrables tentatives de résidence locale pour préserver la maison et les jardins. Anders Edström est un photographe et cinéaste suédois qui vit et travaille à Stockholm. Les monographies précédentes incluent Attendre quelques oiseaux dans un bus, une femme et des spidernets placent un équipage (SteidlMACK, 2004) et Safari (Nieves, 2010).