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Une fois dissipée l'illusion lyrique qui a suivi la chute du Mur de Berlin en 1989, les raisons de s'inquiéter de l'avenir de la démocratie se sont multipliées. Sur le plan mondial, l'impression domine que croissance économique et développement démocratique ne vont pas de pair. En France, le sentiment d'un grave échec économique et social, conjugué à la montée des inégalités, débouche sur le constat d'une crise historique de la démocratie née en 1789. Faut-il se résigner, attendre un miracle ou une révolution ? Les mots de la politique ont laissé place à ceux de l'économie, mais aussi de la morale, de la revendication identitaire et du droit. Or ces nouveaux langages témoignent sans doute davantage d'une métamorphose de la culture démocratique que de sa disparition. Tel est le paradoxe de l'après 1989 : jamais la démocratie n'a été à la fois aussi exigeante dans ses principes et aussi peu assurée de son avenir. Elle n'en est pas moins, pour les années à venir, la seule utopie qui nous reste. Olivier Mongin, philosophe et essayiste, dirige la revue Esprit. Il a publié notamment La Peur du vide (Seuil, 1991), Paul Ricoeur (Seuil, 1994), Face au scepticisme (La Découverte, 1994 ; Hachette Littératures, coll. "Pluriel", 1998), Buster Keaton (Hachette Littératures, coll. "Coup double", 1995) et La Violence des images (Seuil, 1997).