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Rédacteur en chef au Nouvel Observateur, Jean-Gabriel Fredet est un spécialiste de la Gauche contemporaine, il est l'auteur d'un entretien avec Lorrain de Saint Affrique, Dans l'ombre de Le Pen, Hachette Littératures, 1998. Laurent Fabius occupe une place à part dans le monde politique. Député à 32 ans, ministre à 35 ans, premier ministre à 37 ans, président de l'Assemblée nationale à 39 ans, premier secrétaire du Parti socialiste à l'âge où l'on commence généralement une carrière, aujourd'hui numéro deux du gouvernement à la tête de la citadelle de l'Economie et des Finances, celui qui fut le plus jeune, le plus diplômé, le plus brillant des leaders politiques français est paradoxalement le plus mystérieux de nos hommes politiques. Il y a une énigme Fabius. Pourquoi ce fils de bourgeois surdoué a-t-il choisi la gauche comme famille alors que la droite lui ouvrait les bras ? Pourquoi François Mitterrand en avait-il fait son héritier ? Quels liens unissaient Mitterrand, le machiavélien, à Fabius, l'admirateur de Jaurès, Blum et Mendès ? Fabius a-t-il des convictions ? s'interrogent les caciques de la vieille social-démocratie, agacés de le voir bousculer les rites et malmener les mythes en oubliant qu'il est régulièrement élu d'une circonscription ouvrière avec des scores dignes des pays de l'Est. Pourquoi ne va-t-il pas plus vite ? s'irritent les supporters du champion de la gauche moderne oubliant que la politique, c'est d'abord l'art du temps. Comment Laurent Fabius et Lionel Jospin, naguère amis de coeur puis rivaux déclarés, ont-ils finalement décidé de faire la route ensemble, l'un comme champion de la gauche à la présidentielle, l'autre comme équipier modèle ? Fabius a-t-il renoncé à toute ambition nationale ? Se tient-il au contraire prêt, sachant que la politique n'est faite que d'opportunités ? Après l'interminable épreuve du procès du sang contaminé, aspire-t-il à une troisième vie, dans la société civile ou dans ce Gers qu'il a récemment découvert ? L'homme préfère la discrétion à la médiation. Le plus introverti - ou le plus secret - du vivier politique parle peu se livre peu. Il est pourtant l'une des chances les plus sérieuses d'un vieux pays confit dans ses habitudes, ses traditions, ses certitudes. On ne sort de l'ambiguïté qu'à son détriment... La véritable histoire de sa vie telle que la décrivent ses amis et ses ennemis, ses compagnons de bonne et mauvaise fortune mérite pourtant d'être connue.