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Vichy et les femmes : c'est en spécialiste de sociologie historique que Francine Muel–Dreyfus étudie la législation, les textes officiels, les discours littéraires, universitaires, médicaux et religieux sur la « juste » place des femmes dans la cité. Elle met en relief, tout au long de son travail, la résurgence d'un mythe – celui de l'éternel féminin », avec lequel a partie liée la révolution conservatrice appelée Révolution nationale.Cette recherche montre que l'ordre des corps est une dimension fondamentale de l'ordre politique : « Le retour au socle biologique des différences « naturelles » entre les sexes et l'idée associée d'une différence irréductible des « destins » masculins et féminins nourrissent […] l'idéologie politique et la sociodicée d'un régime obsédé par la restauration de l'homogénéité nationale qui aurait été mise à mal l'individualisme, l'égalitarisme, la Déclaration des droits de l'homme, le parlementarisme, les luttes sociales de 1936, et qui rejette toutes les figures de l'inassimilable ». Contre les « mensonges » démocratiques, le retour au corps qui « ne ment pas ».Francine Muel-DreyfusDirectrice d'études à l'École des hautes études en sciences sociales. Auteur de travaux de sociologie et d'histoire sociale sur les processus d'imposition et d'acquisition des identités sociales ; a travaillé notamment sur l'enseignement primaire, la médecine, le travail social, l'enfance « inadaptée ».