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Les grands mythes chrétiens dessinent une histoire des sexes. Un drame dans lequel la femme sépare le premier homme de Dieu: la création d'Adam tourne à la catastrophe par la faute d'Ève. Mais si Ève éloigne l'homme de Dieu, Marie rapproche Dieu de l'homme. C'est d'elle que naît le nouvel Adam: Jésus.En philosophie, en théologie, les grands textes fondateurs font le récit d'une vision masculine de l'histoire: la femme diffère de l'homme, jamais l'inverse. Comme si le point de vue viril était l'unique et l'universel - tandis que la femme demeure toujours l'autre, le genre différent.«Il n'y a ni mâle ni femelle», écrit pourtant saint Paul. Le christianisme aurait-il l'ambition de renverser la «fatalité» de la condition sexuée? Paul poserait-il ici les fondements d'un universalisme chrétien en annonçant l'égalité des sexes?Sylviane Agacinski montre au contraire que, comme dans la philosophie grecque, la pensée chrétienne des premiers siècles identifie l'esprit et l'intellect à l'homme, la chair et le péché à la femme.Avec cette Métaphysique des sexes, Sylviane Agacinski décrit un régime de pensée masculin qui survit encore dans l'imaginaire contemporain.Philosophe, Sylviane Agacinski enseigne à l'École des hautes études en sciences sociales. Elle a publié au Seuil Politique des sexes (1998), Le Passeur de temps. Modernité et nostalgie (2000) et Journal interrompu.25 janvier - 25 mai 2002 (2002).