Prix public : 19,50 €
C’est une évidence : on ne parle plus aujourd’hui d’une crise succédant à d’autres crises – et préludant à d’autres encore –, mais de « la crise », qui plus est d’une crise globale qui touche aussi bien la finance que l’éducation, la culture, le couple ou l’environnement. Ce constat témoigne d’une véritable mutation : si à l’origine le concept de krisis désignait le moment décisif dans l’évolution d’un processus incertain permettant d’énoncer le diagnostic (et donc la sortie de crise), nous vivons actuellement précisément l’inverse – le moment où surgissent les incertitudes quant aux causes, aux effets, à la possibilité même d’une issue. Afin d’éclairer ce renversement, Myriam Revault d’Allonnes se penche sur le mouvement d’arrachement au passé et à la tradition qui caractérise la modernité, et qui dissout d’un même élan les anciens repères de la certitude qui balisaient la compréhension du monde. Privé de toute forme de transcendance, l’homme moderne se trouve face à un monde redoutablement ambigu et auto-référentiel, qui a vu s’évanouir tour à tour l’idée de temps nouveaux, la croyance au progrès et l’esprit de conquête, modifiant profondément le rapport de l’homme à son vécu et à ses attentes. C’est à partir de cette expérience du temps d’un nouveau genre, à la fois coupée de ses référents passés et dépourvue de lendemains qui chantent, que cet essai stimulant nous invite à reconsidérer de façon inédite la « crise » dans laquelle nous sommes plongés et à y puiser de quoi aller de l’avant. Myriam Revault d’Allonnes est professeur à l’École pratique des hautes études. Elle a notamment publié aux Éditions du Seuil Le Pouvoir des commencements. Essai sur l’autorité (2006), L’Homme compassionnel (2008) et Pourquoi nous n’aimons pas la démocratie (2010).