Prix public : 14,20 €
" Annie François était sans doute la plus grande lectrice – autant dire le plus grand lecteur – que j'aie jamais rencontrée. Presque autant de livres lus, chaque semaine, que de paquets de Gauloises – et ça n'était pas peu dire. Personnalité d'exception, colérique, raffinée, violente et délicate, aristocratique à la façon des Grands Seigneurs du temps de Saint-Simon. J'avais récolté pour elle – c'était le genre de petites attentions qu'elle aimait, qu'elle prodiguait elle-même avec une élégance souveraine – des coquillages de la Caspienne, sur le rivage d'une péninsule nommée Shah Dilli, la langue du Shah. Elle est morte le jour où je les lui ai envoyés. " Olivier Rolin, Bakou, derniers jours, 2010. Avec Mine de rien s'achève, cahotante et comme vidée de ses forces, la trilogie par laquelle Annie François avait entrepris de raconter sa vie avec les livres : Bouquiner, avec le tabac : Clopin-Clopant, et enfin avec la souffrance. François Chaslin, qui fut son compagnon, clôt le récit dans un contrepoint poignant où tombent les dernières défenses, " de guerre lasse ".