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« Émile, ou de l’éducation est l’ouvrage sans cesse médité et infiniment recopié de Rogers à Makarenko et de Lapassade à Dewey. Jusqu’aux graffitis sur les murs de la Sorbonne qui le plagient indéfiniment, rien de neuf dans ces cris de révolte, rien de bien nouveau dans les plans de réforme – Tout était déjà dit, ou presque, en 1762. Mais ce qui était dit était explosif, et cela le demeure », écrivait un commentateur au début des années soixante-dix. Et comme pour le confirmer, des passages du livre étaient cités dans des ouvrages rendant compte des communautés hippies ou des écoles nouvelles, jusqu’à Summerhill. Par son traité pédagogique, qu’il avait lié lui-même à ses discours sur les sciences et les arts et sur l’origine de l’inégalité, Rousseau proposait l’aboutissement de sa pensée philosophique et apparaissait bientôt comme un nouveau Copernic par sa vision de l’enfant devenu le centre de l’éducation ou comme le père de l’instruction publique, prônée par la Révolution française puis par la Troisième République. Une lecture si contradictoire s’expliquait par la difficulté de l’œuvre où l’on croyait voir des paradoxes, des contradictions et un système inapplicable. Francisque Vial, en 1912, voyait une boutade dans le fait que Rousseau décrivait une éducation individuelle et domestique, et il évacuait la question au profit de l’école publique mise en place alors. On simplifiait sa philosophie en prétendant la résoudre. Tout n’est pas résolu aujourd’hui et plus de 5000 signalements sont proposés ici pour permettre d’aller plus loin et de comprendre mieux la pensée de Rousseau sur l’éducation.