Prix public : 77,00 €
Éditer Prévert dans la Pléiade, c'est installer son œuvre dans la vérité en permettant à celle-ci de laisser entrevoir combien elle est faite d'une culture qui se cache. Car il n'est pas vrai que Prévert se contentait de griffonner en toute hâte sur les tables des bistrots ; les versions successives que cette édition procure le prouveront à l'évidence. Il n'est pas vrai non plus que Prévert dédaignait la littérature : cette édition s'efforce d'élucider les réminiscences et de repérer minutieusement les nombreuses références à des écrivains comme Hugo, Zola, Blake, Melville, Proust, et à beaucoup d'autres. On verra aussi combien les poèmes de Prévert sont structurés et quelle peine l'auteur se donnait pour cacher sous le sens apparent l'autre sens, énigmatique qui, la plupart du temps - dans la chute -, ouvre des failles.Si se servir de mots simples était nécessaire au poète pour être compris de tous, on mesurera à travers cette édition combien subtilement Prévert détourne le lieu commun, qu'il utilise, pour faire rendre gorge à la vérité première - et cruelle - de celui-ci. Aussi - plus que beaucoup d'autres - il a su déranger l'ordre établi en dérangeant l'ordre des mots. Ce volume contient cinquante-sept images composées par l'auteur (pour Fatras), des gravures de Georges Ribemont-Dessaignes (pour Arbres), vingt-cinq images composées par l'auteur (pour Imaginaires), des eaux-fortes d'Alexandre Calder (pour Fêtes), des gravures de Max Papart (pour Le jour des temps), dix images composées par l'auteur et quatre-vingt-quinze par cinquante-sept artistes (pour Textes divers)