Prix public : 18,80 €
Il est un aspect de la crise financière qui a été peu abordé, sinon à la marge, lors de scandales ponctuels comme l'affaire Maddoff : les rapports du capitalisme financier avec la fraude et la délinquance. Or ils sont des plus troubles. Magistrat, auteur de plusieurs livres sur l'évolution contemporaine de la criminalité, en particulier économique, Jean de Maillard apporte un éclairage nouveau sur le développement du capitalisme dérégulé depuis une trentaine d'années. À rebours des idées reçues, il rattache l'écroulement de l'économie de l'automne 2008 à une histoire longue, où la fraude a servi de variable d'ajustement et de mode de gestion de l'économie depuis le triomphe des idées néolibérales. La sphère financière s'est en effet déployée autour du brouillage de plus en plus prononcé des critères du légal ou de l'illégal. Les incantations sur les thèmes de la moralisation et la régulation ne risquent guère d'avoir de prise sur une activité qui s'est constituée précisément pour contourner les normes. Jean de Maillard, vice-président au tribunal de grande instance d'Orléans, est l'auteur, entre autres, d'Un monde sans lois. La criminalité en images (Stock, 1998). Il enseigne à Sciences-Po.