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Le plus souvent le crime est affaire d'abrutis, de bestiaux. L'homme est un chien pour l'homme. Chienne de vie. Tintin aime Gina, et Gina aime Tintin. Ils croient qu'ils se valent, mais ils n'ont pas les mêmes valeurs. Il vient de la classe moyenne - la langue française est son identité - et elle est de la classe tous risques. Elle lui dit merde, à la langue française. Ils se mettent en ménage chez elle, dans le Nord : lecture pour lui, manucure pour elle. Factures. Chômage. Feuilletons télé. Ils n'ont rien à se dire. C'est d'abord ça, la paupérisation, l'appauvrissement du langage. Franck s'installe dans ce chaos. Franck, c'est le vide parfait, Gina en a le vertige, et Tintin ne sait plus qui est chien, qui est chienne. Il assiste aux accouplements. Il fait leur lit, leur sert des bières. Il pense tout haut, tout seul, tout le temps. Son humiliation consentie, sa présence soumise, sa différence deviennent une gêne, puis une menace et un danger. Un chien qui a la rage, on sait ce qu'il veut. Il veut vous tuer. Mais un chien battu, qui ne se respecte pas lui-même ? Tintin tente un baroud d'honneur, mais le mot honneur n'existe pas dans la langue chienne. L'homme est un chien pour l'homme. Un chien qui a la rage, on sait ce qu'il veut. Il veut vous tuer. Mais un chien battu, qui ne se respecte pas lui-même ?