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En 1990, Hisham Matar a dix-neuf ans lorsque son père, Jaballa Matar, disparaît. Celui-ci, après avoir trouvé refuge en Égypte avec ses proches, est enlevé et emprisonné en Libye pour s’être opposé dès le début au régime de Kadhafi. La famille reçoit quelques lettres, envoyées secrètement, jusqu’à ce que toute correspondance cesse brusquement. Vingt et un ans plus tard, lors de la chute de Kadhafi, en 2011, le peuple prend les prisons d’assaut et libère les détenus. Mais Jaballa Matar est introuvable. A-t-il été exécuté lors du massacre d’Abou Salim qui a fait 1 270 victimes en 1996 ? La détention l’a-t-elle à ce point affaibli qu’il erre quelque part, libre mais privé de souvenirs et d’identité ? Hisham Matar va mener l’enquête pendant des années, contactant des ONG et des ambassades, relatant l’histoire de cette disparition dans la presse internationale, se rendant à la Chambre des lords en Angleterre, son pays d’adoption, s’adressant aux personnalités les plus inattendues, de Mandela au fils de Kadhafi. À travers une méditation profonde et universelle sur la condition des fils qui attendent le retour de leurs pères partis au combat, Hisham Matar retrace aussi l’histoire poignante d’un retour au pays, après une absence de plus de trente ans. Il livre également un portrait subtil de la Libye prise dans la tourmente de la dictature et de la révolution, qui synthétise les espoirs déçus du Printemps arabe. Hisham Matar est né à New York en 1970. Il a grandi à Tripoli, en Libye, puis au Caire, en Égypte, avant de faire ses études en Angleterre. Il vit aujourd’hui à Londres. Son premier roman, Au pays des hommes, était finaliste du Man Booker Prize. Le deuxième, Anatomie d’une disparition, est paru en 2012.