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Emmanuel d'Astier (1900-1969) a vécu à peu près toutes les phases de la dernière guerre. Il était en juin 40 officier de marine ; un ordre l'a fait regagner sa base navale de Saint-Nazaire et, après une défense dérisoire, partir à son tour avec cinq hommes et finir la guerre dans l'oisiveté apathique de Port-Vendres. Au seuil de cette même guerre, d'Astier «respirait le moment». En réalité, c'est dix mois plus tard que sa vie fut forcée par les événements. Son rapport avec les hommes, jusque-là nonchalant, se trouva vraiment établi. La Résistance créa ce contact, en même temps que lui-même était l'un des premiers à créer la résistance. La Résistance en France, Londres, l'Amérique, Alger, la Libération, d'Astier a tout vu, tout pratiqué, toujours à un poste de commandement ; toujours prenant, avec autant de sérieux dans l'acte que de désinvolture aiguë dans le jugement, ses responsabilités et ses risques. Qu'importe que, à la fin, l'amertume l'emporte. Ce n'est qu'amertume de saison, une cendre passagère. Le septième jour est toujours le plus décevant ; mais le huitième jour ouvre sur l'avenir : le temps n'est plus de mesurer, mais d'entreprendre, en songeant que le progrès se poursuit à la petite semaine.