Prix public : 12,10 €
Pétainiste à douze ans, stalinien à vingt, P.S.U. à trente, historien et professeur d'université à quarante ans, Emmanuel Le Roy Ladurie a voulu dans ce livre écrire le Notre après-guerre d'une génération née vers 1925-1930. On pardonnera à l'ouvrage sa cruauté à l'endroit de certains ; elle s'adresse d'abord à l'auteur. Porter en soi, comme un jardin secret, la Normandie catholique et royale des années 1930 ; affronter, abasourdi, en 1945 jusqu'à en être désintégré, les khâgnes rouges des lycées parisiens et banlieusards, issues de la Libération ; être piégé en 1948-1949 par le dogmatisme du Kominform ; émerger, avec le rapport Khroutchev et Budapest (1956) vers une gauche ouverte, éventuellement utopique, celle du P.S.U., plus naïve et souriante que celle qui gouverne aujourd'hui ; considérer cette émersion à la fin des fins comme un nouveau rite de passage, telle est, en l'occurrence, la trame d'une autobiographie. D'autres «chaînons» mettent en cause la persistance d'une école historique, celle des Annales à laquelle se rattache comme chercheur Emmanuel Le Roy Ladurie.Ces souvenirs personnels de l'auteur de Montaillou, village occitan offrent aussi, à leur manière, la vision nostalgique, parfois déçue, d'un certain Languedoc, et plus encore de Montpellier, cité fascinante, insaisissable, difficile, aux marges d'une géographie spirituelle.