Prix public : 10,30 €
Traversant l'Allemagne en voiture pour assister aux funérailles de son père, une jeune femme, Augusta, fait un retour sur le passé, sur les liens qui l'ont unie à cet homme qu'elle appelle C. A. et dont la sœur prétend qu'elle a causé la mort. C'est dans le château entouré d'un immense domaine et envahi, après la guerre, par la famille et par les réfugiés venus d'Allemgane de l'Est qu'Augusta a passé son enfance parmi les gouvernantes et les domestiques, intendants, valets, servantes, qui cirent les bottes, alimentent les feux de bûches, traversent la cour en portant les plats préparés dans le bâtiment des cuisines. Les enfants prennent leurs repas à part. Quand ils rencontrent leur père dans un couloir, ils n'ont pas le droit de lui adresser la parole. Aristocrate autoritaire, C. A. n'est cependant pas hostile au progrès. Il modernise l'exploitation, remplace les chevaux par des tracteurs. Augusta fera des études universitaires. À Berlin, elle se lie avec les milieux gauchistes, ce qui provoquera la rupture avec son père. Ce conflit de générations pourrait sembler banal s'il n'y avait dans le ton de ce roman, à la fois haletant et passionné, dans l'ananlyse en profondeur des rapports entre deux êtres dont l'un ne se montre parfois compréhensif que pour mieux assurer sa domination et l'autre cherche vainement à se faire entendre, un accent particulier fait de révolte incessante et de lucidité, de nostalgie et de désespoir qui lui donne sa vérité propre : conflit de générations sans doute, mais aussi une belle histoire, celle d'un amour malheureux.