Prix public : 32,50 €
Professée en 1927, quelques mois après la parution d'Être et Temps, et publiée à titre posthume en 1977, cette Interprétation phénoménologique ne fait pas double emploi avec les deux livres sur Kant publiés par Heidegger lui-même, Kant et le problème de la métaphysique (1929) et Qu'est-ce qu'une chose ? (1962). Comme l'écrit en effet son éditrice, le présent cours, comparé au livre de 1929, «apparaît moins comme un exposé délayé que comme une élaboration de l'interprétation de Kant, conduite sous la forme d'une analyse détaillée et minutieuse des textes». D'autre part, l'«Analytique des principes», à laquelle Qu'est-ce qu'une chose ? se consacrera entièrement, n'est pas abordée ici. Cependant, par-delà cette complémentarité littéraire déjà précieuse - on trouvera notamment ici des précisions capitales sur l'Esthétique, ainsi qu'une exégèse plus complète de l'«Analytique des concepts» -, il convient aussi et surtout de souligner qu'en raison même de l'autonomie qu'annonce son titre d'interprétation phénoménologique, le cours, débordant l'horizon historique d'un commentaire, si fouillé soit-il, apporte une contribution essentielle à la logique dont Heidegger, en effet, loin de lui être hostile comme la légende en a longtemps couru, a médité la provenance et l'essence avec d'autant plus d'endurance que sa propre vocation était née d'une étude des Recherches logiques de Husserl, qui constituent ici, dit-il, l'arrière-plan de la lecture de Kant. Être rapporté à la synthèse imaginative temporelle pure, cette «assignation» est ce qui permet pour la première fois, en dépassant la réduction formaliste du concept à une «fonction d'unité», de mettre en évidence dans l'«unité abritant la comunauté» l'essence de toute forme véritablement logique. À ce niveau, logiques formelle et transcendantale s'opposent moins qu'elles ne s'appartiennent dans l'élément originaire de la logique pure.