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Fils de terriens, Gyula Illyés n'est pourtant pas né dans un village de Hongrie, mais dans une «puszta», un de ces grands domaines seigneuriaux qui aggloméraient autour du château des maisonnettes de torchis où vivaient très à l'étroit plusieurs familles. L'ouvrage d'Illyés prend figure d'une geste alliant le temps à l'espace, où toute une fraternité humaine fait face aux lourds maléfices de l'histoire, cependant que se poursuit le jeu des saisons dans des variantes de couleurs. Ce monde de la «puszta», dans sa misère, subissait l'emprise d'une poésie naturelle et celle d'une mémoire collective où flottaient jusqu'aux souvenirs des temps de la domination turque sur la Hongrie. D'étranges bergers, plus nobles que ces nobles qui les employaient, y semblaient attendre, recueillis dans une rêverie, couvrant les futures révoltes. L'ouvrage, publié en 1937 alors qu'Illyés appartenait à un groupe d'écrivains qui avaient décidé de dénoncer coûte que coûte la situation réelle de la paysannerie hongroise, révélait un univers dont on soupçonnait à peine l'existence. Traduit depuis dans presque toutes les langues, il est devenu un classique. Cette présente édition qui donne de Ceux des pusztas une traduction entièrement nouvelle, plus digne de l'original, est augmentée du Déjeuner au château, écrit après la guerre et les bouleversements sociaux qui l'ont suivie. Complément indispensable, où, à travers les rapports complexes qui se sont établis entre les aristocrates déchus et leurs anciens domestiques, se dessine, sur l'ancien tableau en ce qu'il a de permanent, la figure nouvelle des «pusztas». Nouvelle traduction Ceux des Pusztas a paru pour la première fois en 1943