Prix public : 16,75 €
Les nouvelles présentées ici au public français sont extraites de quatre recueils différents publiés en Israël entre 1956 et 1966. Nouvelles convient d'ailleurs mal pour désigner ces récits. Leur verve, leur saveur, ce qu'elles ont d'humour léger et de poésie insolite permet de les identifier sans erreur possible comme l'œuvre d'un authentique conteur oriental. David Shahar a passé toute sa vie à Jérusalem, où il est né d'une famille établie en Palestine depuis cinq générations, et son originalité parmi les écrivains israéliens tient sans doute d'abord au fait qu'il n'a subi aucune espèce d'influence européenne. Et en effet, si certains thèmes des contes de Shahar ont leur origine dans la Cabbale et dans les récits hassidiques qui prolongent celle-ci, et si l'on pense souvent à Chagall, les personnages de ces contes, dans leurs diversités ethniques et religieuses, juifs, chrétiens et musulmans mêlés, reflètent surtout la réalité complexe de la vie quotidienne à Jérusalem et des rêves qui la peuplent. (Notons que tous ces contes ont été écrits avant la guerre des Six-Jours.) Dans un milieu où la différence des religions a exaspéré une sensibilité visionnaire, un surnaturel familier envahit tout. Le conteur est là pour s'en saisir et l'incarner, et il arrive que le personnage, conteur lui-même, donne au récit de l'auteur un tour plus librement exagéré - multipliant ainsi, à l'orientale, le plaisir sans fin de conter, d'entendre conter.