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Le tome III du Journal s'étend de l'année 1861 à la fin de l'année 1867. L'homme qui l'écrit - Michelet est né en 1798 - reste fidèle à sa discipline de travail, à ses idées, à ses habitudes. Et d'abord à celle de rédiger un journal ! Mais si cette coutume quasi quotidienne lui vient de sa jeunesse, les motifs qu'il se donne ou s'imagine pour l'écrire ont varié. Depuis une douzaine d'années Michelet s'est remarié et l'emprise, ou l'inspiration, d'une femme aimée se fait sentir. En 1865, Michelet en arrive, dans une méditation sur son Journal, à déclarer qu'il l'écrit «uniquement pour elle». Comment Michelet vit et voit cet amour, quelles formes prend cette passion continue, sans cesse renouvelée au fil des années, le Journal le montre en nous montrant un Michelet fidèle... à lui-même, soumis à certaines exigences qui lui sont devenues nécessaires et porté à les idéaliser. Le tome III du Journal fournit à cet égard une documentation précieuse, des éléments d'explication et, sans doute, de discussion. Pourtant Michelet insiste, à juste titre, sur le fait que sa vie conjugale lui fut le moyen de réaliser son œuvre. De ce point de vue le Journal des années 1861-1867 apporte nombre de renseignements utiles à la compréhension d'une période importante de la vie de l'écrivain : celle des grands achèvements. On y suivra la composition des derniers volumes de l'Histoire de France. Par l'étude de Louis XV, de Louis XVI, Michelet rejoint son Histoire de la Révolution Française : en mai 1867 le grand œuvre est terminé ! En ces mêmes années il écrit La Sorcière (1862), La Bible de l'Humanité (1864), La Montagne (qui paraîtra en 1868), et le Journal nous découvre, dans le détail, ses lectures, ses préoccupations, son travail quotidien. C'est dans ces ouvrages que l'écrivain passionné par l'étude de la nature, par l'histoire des religions, par la foi en la raison, en l'avenir de l'homme, expose, par divers biais, ses convictions. Le Journal qui le montre sous ses aspects divers lui est parfois aussi le moyen de s'interroger sur lui-même, sur ses intérêts variés et qui peuvent sembler divergents. Michelet prolonge le compte rendu de ses journées par des résumés et des méditations qui l'assurent de son «harmonie ». En ces pages qu'il aime consulter, l'historien revoit, interprète son passé, à leur lumière il décide de son présent, prévoit son avenir proche. Et il nous découvre précisément sa complexité alors qu'il pense retrouver son unité. Texte intégral, établi sur les manuscrits autographes, publié pour la première fois, comportant de nombreux documents inédits