Prix public : 7,90 €
Ce triptyque de variations sur le thème de la mort se compose de trois «tableaux scéniques». Dans le premier, Proll, le jour de ses funérailles, assiste sans que les autres protagonistes s'aperçoivent de sa présence, aux visites de condoléances, tandis que sa femme fait un retour sur leur vie commune. Dialogues des morts, dans le second, où les personnages apparaissent tels qu'ils étaient à l'heure du trépas, où Proll, par exemple, retrouve son père beaucoup plus jeune que lui. Dans le troisième tableau, Roger, qui est vivant, face à Francine, qui est morte, essaie de justifier ou, au moins, d'expliquer les raisons de leur rupture. Si, curieusement, tout semble naturel dans ces situations, c'est que sous leur invraisemblance affleure le sentiment que tout est déjà joué, se joue à chaque instant d'une vie qui échappe à ceux qui la vivent et cherchent vainement à la ressaisir, à la reconstruire, à la répéter par la parole. Mais il n'y a pas de répétition possible et le destin qui, dans la tragédie antique, se présentait malgré tout sous la forme d'un accomplissement, apparaît à la fois obscur et dérisoire à une époque où il n'y a d'autre transcendance que celle de moments intensément vécus, c'est pourquoi chaque lecteur pourra trouver dans cette œuvre comme un écho de sa propre existence.