Prix public : 18,15 €
Dans ce second tome, où l'échange épistolaire se poursuit de 1910 à 1920, Marcel Ray, qui était professeur, change de métier et devient journaliste. Il est correspondant du Figaro à Vienne quand éclate la guerre de 1914. Il travaillera ensuite au Petit Journal. Larbaud, lui, moins banalement cosmopolite que sa légende ne le prétend, voyage surtout pour fuir le climat oppressant de Vichy, et trouver à l'étranger la solitude et la paix, nécessaires à sa vie et à son travail. Charles-Louis Philippe qui a tant compté pour Larbaud et Ray était mort en 1909. Ses amis se regroupent. Larbaud aide matériellement et moralement Marguerite Audoux pour la publication de Marie-Claire, se réjouit du succès des expositions de Francis Jourdain, de la naissance des Cahiers d'aujourd'hui. Il participe au «sauvetage» de Fargue, qu'il encourage à publier ses poèmes. C'est aussi à cette époque que Larbaud entre en relations plus étroites avec Gide et le groupe de la N.R.F. Cette même période est, pour Larbaud, très féconde sur le plan de la création littéraire, peut-être la plus féconde de sa vie. On assiste à la genèse de Fermina Marquez et d'Enfantines, à l'ébauche de projets qui deviendront les trois nouvelles d'Amants, heureux amants et feront en partie la substance de ses recueils d'essais. Mais ce volume offre surtout un témoignage explicite du rôle que Marcel Ray joue auprès de Larbaud : grâce à ses exhortations répétées, à ses encouragements, à ses sommations, il force en quelque sorte son ami à mettre au jour le «vrai Barnabooth» depuis longtemps médité, mais imparfaitement ébauché en 1908.