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Au cœur de la forêt, il y a un camp. Les habitants du village y travaillent. Ils ont fait le serment de ne jamais parler. Eux mis à part, nul ne sait où se trouve le camp, qui y est enfermé, quels traitements les détenus y subissent. Les villageois fournissant, d'une génération à l'autre, le personnel du camp, on peut penser, sans grand risque d'erreur, que les générations de détenus s'y succèdent. L'horreur ferait-elle partie du décor ? Un jeune villageois, Werg, se met en tête de délivrer les gens du camp. Il rallie à sa cause le maître d'école qui, naguère, refusa, lui aussi, d'être bourreau. Mais pour délivrer les gens du camp, il faut des hommes, il faut de l'argent, il faut le concours de la police, il faut, en un mot, se salir les mains. La fin justifie-t-elle les moyens ? Werg est amené à construire un nouveau lieu de mort qui est l'abominable reflet de l'autre. Ainsi l'innocence et l'amour peuvent-ils, eux aussi, déboucher sur le crime et la décomposition. Avec Le Camp, que précédèrent L'Armoire et Une ville grise, Pierre Bourgeade achève une trilogie qui pose à l'homme, qu'il soit de l'Ouest ou de l'Est, la plus actuelle des questions : est-il possible de vivre sans trahir ?