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«L'Afrique ne vaut rien à l'Européen, et les Européens ne valent rien pour l'Afrique. Le vieil esprit colonial n'est pas mort, et sa pression est telle que même les plus généreux finissent pas se laisser corrompre.» Telle est la triste conclusion à laquelle arrive Michel, le personnage central de ce récit, au retour d'une mission effectuée en 1975 au Burundi. Ce petit pays, le plus christianisé d'Afrique et l'un des plus pauvres du monde, ne se remet pas d'une guerre civile qui, en 1972, a fait 200 000 morts. En même temps qu'il apprend par bribes l'horreur de ces massacres, Michel découvre l'hypocrisie des grandes puissances qui, sous prétexte d'assistance, cherchent surtout à maintenir ce pays dans leur dépendance économique ou, comme la France, à l'attirer dans leur sphère d'influence. Il est indigné par l'attitude de tant de diplomates ou de coopérants qui, sans se soucier réellement de l'extrême dénuement de la population, ne songent qu'à leurs plaisirs, à leur carrière, ou à la résidence secondaire qu'ils achèteront en France avec les économies qu'ils font en Afrique. Rentré en France, après avoir en vain essayé d'exprimer sa révolte dans un grand hebdomadaire, il entreprend la rédaction d'un roman-reportage, celui même que nous lisons ici.