Prix public : 27,90 €
Le printemps de 1968 se joue, en Europe, à Prague, tandis qu'aux États-Unis, les manifestations contre la guerre au Vietnam et l'assassinat de Robert Kennedy émeuvent l'opinion. Mais nous sommes aussi en 1946, dans le Mecklembourg, en Allemagne de l'Est, lieu des origines et de la mise en question : dans les conversations entre Gesine Cresspahl, employée de banque à New York, et sa fille Marie, devenue une petite Américaine, les demandes et les réponses prennent souvent la forme d'un affrontement. Marie veut savoir, tout savoir du passé de sa mère. Et c'est ainsi que nous assistons à la transformation du pays après la guerre, aux démêlés du père de Gesine, nommé maire de sa commune, avec la population et avec le commandant soviétique, à son arrestation et à son internement dans un camp, alors qu'autour de lui les esprits «évoluent», les gens «s'adaptent», chacun s'efforçant de survivre à sa manière. Face à cette adolescente têtue et révoltée, éprise de justice et de pureté, Gesine Cresspahl ne peut que raconter, très simplement, comment les choses se sont passées. Ce qui rend d'autant plus émouvant, dans un monde où, vingt ans après, la violence occupe toujours le devant de la scène, tandis que la compromission se cache dans le secret des consciences, ce retour sur un passé qui demeure à jamais mystérieux, tout comme le présent où l'accumulation des informations contradictoires ne fait qu'accroître l'incertitude et l'angoisse.