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Alphonse Allais naît à Honfleur en 1854, précisément le jour où Rimbaud fait de même à Charleville : le 20 octobre. Ensuite, il entre dans la carrière en dilettante résolu, honorant quelque temps de sa présence les cours de l'école de Pharmacie de Paris avant d'abandonner ses études pour rejoindre les Hydropathes et les Fumistes en compagnie de «l'illustre» Sapeck. Rédacteur en chef du Chat Noir pendant cinq ans, il collabore également au Mirliton, au Gil Blas, au Journal, au Sourire. Il publie quantité de contes, de chroniques, de textes inclassables qu'il regroupe dans une douzaine de volumes auxquels il donne le titre d'Œuvres anthumes, se doutant bien que les posthumes viendraient à leur heure, très exactement après le 28 octobre 1905, jour où il meurt à Paris des suites d'une phlébite. Mystificateur de génie qui se joue des identités, de la logique, du langage, de l'ordre et de la respectabilité sous toutes ses formes, Alphonse Allais est avant tout un inventeur. Le poème morne traduit du belge, c'est lui ; les rimes riches à l'œil, les poèmes hydrocéphales, c'est encore lui ; le vers néo-alexandrin, c'est toujours lui. Sans jamais tirer à la ligne, sans jamais ressasser ses expérimentations, il ouvre le champ que laboureront, en lui rendant grâce, les pataphysiciens et les oulipiens d'aujourd'hui. «Par les bois du Djinn, où s'entasse de l'effroi, / Parle et bois du gin ou cent tasses de lait froid !» Mystificateur de génie qui se joue de la logique, du langage et de l'ordre, Alphonse Allais est avant tout un inventeur, précurseur des pataphysiciens et des oulipiens d'aujourd'hui.