Prix public : 9,90 €
«Malraux et moi, ce fut une grande histoire, et j'aimerais trouver pour en parler aujourd'hui les accents de ma passion d'alors, qui exaspéra souvent mes amis les plus intimes, et fit rigoler les autres. J'éprouve la même difficulté que les gens qui racontent un premier amour. Je l'aime toujours, bien sûr, mais mon cœur ne fait plus un bond en voyant ses photos, mes joues ne se mettent pas en feu à chaque fois que j'entends prononcer son nom, mon cœur n'est pas "brûlant dans ma poitrine" quand je parle de lui. C'est un peu poussiéreux ; cela devrait me rassurer, mais m'attriste, en réalité. Reste toujours sa voix. Je ne peux pas l'entendre sans que mon poil se hérisse, et que ma gorge se noue. Il est mort, bien sûr, mais le fait qu'il fût vivant n'a jamais eu une très grande influence sur notre vie commune.» Depuis un coup de foudre lors d'une dictée par un gris matin d'automne dans un collège du Maine-et-Loire, sa folle passion a conduit Alix de Saint-André à toute sorte d'extrémités. Pour l'amour de Malraux, elle a acheté des chats de gouttière, appris la grammaire espagnole, visité la Bosnie en guerre, organisé une campagne télévisée, péroré à la chaire d'universités new-yorkaises, tenté un acrobatique ménage à trois avec Proust, traqué sa trace chez Chateaubriand, assassiné Rousseau, poursuivi toutes ses femmes d'une jalousie féroce et même kidnappé sa fille dans les pages d'un roman. Jusqu'au jour où elle s'est retrouvée face à face avec Florence, la véritable fille de son héros... Écrivain, Alix de Saint-André a été journaliste de presse écrite et de télévision. Il n'y a pas de grandes personnes est son cinquième livre. Mélangeant souvenirs, réflexions et citations, il appartient à ce nouveau genre littéraire qu'André Malraux avait baptisé «machin».