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Le Système pénitentiaire aux États-Unis et son application en France (1833) tente de répondre à la question que se posent alors tous les États occidentaux : Quelle est la meilleure prison ? Comment surveiller el punir ? Cet ouvrage, issu d'une enquête menée aux États-Unis en 1831, est l'œuvre commune de Beaumont et Tocqueville ; celui-ci en a écrit directement environ un tiers et il a supervisé l'ensemble. Par la suite, Tocqueville s'affirme comme un véritable spécialiste du carcéral, consulté par de nombreux correspondants français et étrangers, rapporteur des deux projets de loi de 1840 et 1844 pour l'établissement du système cellulaire. Les Archives (Yale, Tocqueville) conservent la trace de cette intense activité qu'attestent ces deux volumes. Le premier présente les œuvres communes de Beaumont et Tocqueville ; le second, les textes dus à la seule plume de Tocqueville : rapports parlementaires, mais aussi un certain nombre d'inédits (lettres, notes de voyage...) qui permettent de mieux saisir ses hésitations et son évolution en la matière, ainsi que son choix final pour une prison solitaire qui privilégie la défense de la société plutôt que l'hypothétique salut du criminel. Au-delà du pénal, cette réflexion éclaire la pensée politique de Tocqueville, sa notion du consensus dont le crime constitue une dramatique rupture, et plus largement les difficultés du libéralisme confronté au problème de la délinquance. Comment concilier les impératifs de la sécurité avec ceux de la liberté ? Ces deux volumes, présentés et annotés par Michelle Penot, voudraient faire redécouvrir un Tocqueville méconnu et fournir à tous ceux que préoccupe l'histoire de la pénalité une manière de «somme» pénitentiaire.