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«Nul besoin d'être "bouddhologiste" pour apprécier ces poètes bouddhistes de la dynastie des Tang (618-907). La part est ici réduite des œuvres doctrinales, au profit des "poèmes de sensibilité bouddhique", qui s'imposent avant tout comme poèmes.À côté de mandarins bouddhistes ou bouddhisants, le lecteur trouvera principalement des moines ou des ermites.Ces hommes, qui s'isolent sur les hauteurs et ne cessent de songer à leurs frères de la plaine, nous déconcertent. Sont-ils vraiment bouddhistes ou d'abord chinois, à vouloir concilier les contraires, la retraite et l'action ? S'ils choisissent la montagne - la rude, la belle montagne chinoise -, n'est-ce pas à la manière des confucianistes pour se distinguer de la bête brute ? Enfin, la Loi du Bouddha leur commandant d'éteindre toutes leurs passions, ont-ils éteint la plus folle d'entre elles, la passion de la beauté, passion de la beauté naturelle, passion de la beauté de l'art ? Non ; et tant mieux pour nous ; ils sont restés poètes.»Étiemble.