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Le nombre et la variété des écrits de jeunesse de Faulkner n'ont pas fini d'étonner. Après Elmer et Le père Abraham, deux débuts de romans très différents datant des années 1925-1927, voici Croquis de La Nouvelle-Orléans et Mayday, qui montrent deux directions dans lesquelles travaillait l'écrivain alors qu'approchait pour lui la trentaine. L'une est celle qu'il expérimente dans les Croquis : il s'agit tantôt de vignettes de la vie dans cette ville (laquelle, à l'époque où il y vivait en compagnie du peintre William Spratling et de Sherwood Anderson, était une petite capitale culturelle très active), tantôt de véritables nouvelles, dont certaines connurent des développements importants dans les grands romans : le personnage du raconteur dans «Le menteur», par exemple, préfigure le grand Ratliff de la trilogie des Snopes. L'autre direction, plus surprenante, ne paraîtra étrange qu'à ceux qui n'ont jamais lu le conte de fées intitulé L'Arbre aux souhaits, dont Maurice Edgar Coindreau publia une version française en 1969. Mayday date de la même année 1927 : il s'agit cette fois d'une allégorie (non dénuée d'humour, ni même d'ironie) à la manière des récits de chevalerie du Moyen Âge, fortement influencée par les romans alors célèbres de James Branch Cabell, et où, dans son introduction, Carvel Collins n'a aucun mal à montrer que s'annonce Le Bruit et la Fureur. Mais la surprise de maint lecteur sera de trouver dans Mayday la preuve que Faulkner rêvait du livre complet : manuscrit, relié et illustré (non sans talent) par lui-même, pour quelques lecteurs privilégiés.