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Né le 8 janvier 1921 à Racalmuto, où il travaille comme instituteur, Leonardo Sciascia s'établit définitivement à Palerme en 1967. C'est là qu'il découvre l'étymologie du mot «mafia» : savant amalgame de maffia (misère, en toscan), et mafieri (sbires). «La misère exploitée par des sbires : peut-on mieux résumer trois siècles de sicilitude ?» Cest à ce travail opiniâtre que l'on doit l'extraordinaire galerie de portraits du Conseil d'Égypte (1963), qui se déroule au XVlIIᵉ siècle. Parmi les ouvrages ici réunis, Les paroisses de Regalpetra (1956) ont encore un caractère documentaire. Tous les autres récits, de fiction, appartiennent au genre littéraire dont Sciascia est l'inventeur : le conte moral et policier. Mais derrière l'auteur antifasciste, «engagé contre le prince, les pouvoirs, les Églises», qu'est indéniablement Sciascia, nul ne saurait oublier l'écrivain humaniste, héritier de Montesquieu, de Rousseau, des Encyclopédistes, ni le conteur génial, virtuose, qui, jamais, jusqu'à sa mort, et malgré la réelle gravité du sujet de ses satires, ne se sera départi d'un ton suprêmement ironique, suprêmement élégant. Traduction d'Àchacun son dû révisée par Alain Sarrabayrouse