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Pour son entrée en sixième au lycée Schœlcher, Raphaël, le petit bougre de Ravines du Devant-jour, retrouve Fort-de-France. Il «passe brusquement d'une enfance béate à une adolescence boudeuse». Sa ville, «triste et sale» quand elle s'exprime en français, se pare de magies quand elle musique, chante, danse et se dit en créole. Le jeune collégien parcourt les hauts lieux de l'En-Ville avec, dans la tête, les romances de Rosalia.«Rosalia.Tel est le nom public de ta servante, celui que tout un chacun peut énoncer à sa guise sans éroder la "force" qu'il charroie au-dedans de lui. Son nom secret te restera à jamais inconnu en dépit de tes incessantes supplications.»Rosalia «chantonne, à toute heure de la sainte journée, des qualités de romances sans distinction de race, de langue ou de religion. Sa bouche de caïmite pulpeuse affectionne les vocalises corses de Tino Rossi, les valses créoles du temps de Saint-Pierre, avant l'éruption du volcan, quelques boléros qu'elle capte sur les ondes de Cuba ou de Bénézuèle et, bien entendu, une tiaulée de chanters d'Église en grec et en latin qui te pétrifient d'extase mais ont le don d'irriter ta mère sans pour autant qu'elle intime l'ordre à Rosalia de coudre sa bouche.»