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De l'été 1789 jusqu'au coup d'État de Brumaire, la recherche d'un «tiers-pouvoir» n'a cessé de hanter le débat sur l'organisation représentative. La Révolution est obsédée d'unité, unité de la Nation souveraine et de ses représentants, unité des pouvoirs entre eux grâce à la subordination de l'organe d'exécution au suprême pouvoir d'expression de la volonté générale. Contre cette doctrine dominante, un courant critique aussi divers qu'insistant s'est continûment employé à faire valoir la nécessité d'un pouvoir supplémentaire, situé en tiers non seulement entre le législatif et l'exécutif, mais entre le peuple et les élus chargés de parler en son nom. C'est ce courant qu'il s'est agi de tirer de l'ombre.Son intérêt premier est de permettre de comprendre de l'intérieur le pourquoi de l'échec politique de la Révolution française. Il a été fondamentalement un échec à concevoir et à constituer un système représentatif viable.Mais, au-delà de la Révolution, c'est le parcours de la démocratie sur deux siècles qui acquiert une intelligibilité nouvelle. Ce tiers-pouvoir dont rêvaient les révolutionnaires est très exactement celui auquel les cours constitutionnelles donnent corps un peu partout aujourd'hui. Ces efforts lointains pour le définir dans l'abstrait nous font saisir le sens de son incarnation actuelle. Ils nous autorisent à resituer les affirmations parallèles du pouvoir du juge et du pouvoir de l'opinion auxquelles nous assistons dans le déploiement de la logique représentative sur la longue durée.