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«Nous devons veiller à mettre le meilleur de nous-mêmes dans nos lettres car rien n'indique que le moment de nos retrouvailles soit proche», écrit Walter Benjamin dans l'avant-dernière lettre de ce volume, peu de temps avant de se donner la mort. Qu'il soit à Paris, aux Baléares, au Danemark ou en Italie, Benjamin n'a jamais cessé de correspondre entre 1930 et 1940 avec Gretel Karplus qui - quittant elle-même Berlin pour Londres puis New York - allait devenir Mme Adorno en 1937. Cette belle amitié - mais, comme le demande Gretel elle-même dans une lettre, «où passe finalement la subtile limite entre amitié et amour ?» - fait de cette correspondance où ils ont effectivement mis le meilleur d'eux-mêmes, ainsi que leurs plus grandes joies et leurs plus grandes peines, un document exceptionnel. Walter s'y livre sans masque comme à personne d'autre ; Gretel fait de même avec celui qu'elle veut tout d'abord «adopter» comme un fils (de dix ans plus vieux qu'elle) avant de le considérer comme un «grand frère». Ils s'y racontent, parlent de futilités, de survie et de bien d'autres choses plus et moins graves. Qu'il soit à Paris, aux Baléares, au Danemark ou en Italie, Walter Benjamin n'a jamais cessé de correspondre entre 1930 et 1940 avec Gretel Karplus qui allait devenir Mme Adorno en 1937. Cette belle amitié fait de cette correspondance où ils ont mis le meilleur d'eux-mêmes un document exceptionnel.