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Il est une question qui demeure récurrente : celle de l’identité de la nation italienne, dont l’unité semble inachevée. À la différence de la France forgée au fil des siècles par un puissant État, qu’il fût monarchique ou jacobin, l’Italie est restée confrontée à des forces centrifuges qui ont fait de son histoire contemporaine une longue quête de son unité, ce combat à la fois politique et culturel qu’il est convenu d’appeler le Risorgimento (la «résurrection»). L’héritage de Rome, de l’humanisme de la Renaissance, d’une péninsule qui, à l’orée du XVIᵉ siècle, s’est imposée à l’Europe, par sa culture artistique, mais aussi par sa culture matérielle, ses marchands, ses réseaux commerciaux et l’habileté de ses hommes d’affaires, constitue, à l’orée du XIXᵉ siècle, autant d’obstacles à la formation d’un État moderne, capable de diffuser une langue commune et d’associer les villes et les campagnes dans un même mouvement de modernisation. Achevée en 1870, l’unité n’est alors qu’une enveloppe ; il reste à faire des Italiens et à leur donner une identité capable de réduire autant de différences entre les régions, les villes et les individus. Elena Musiani inscrit le Risorgimento dans la durée : il devient un processus historique dans lequel les événements qui l’ont créé, transformés en mythe, héroïsés par les générations suivantes, ont constitué jusqu’à nos jours une véritable pédagogie, «la fabrique des Italiens». Il est une question qui demeure récurrente : celle de l’identité de la nation italienne, dont l’unité semble inachevée...