Prix public : 32,00 €
Qui se cache derrière le grand-père malicieux croqué par Ouentin Blake avec son gilet rouge et sa canne, déambulant le crâne chenu dans la campagne anglaise, l'auteur aux deux cents millions d'exemplaires vendus, dont les héros peuplent le panthéon de plusieurs générations de lecteurs ? Car il existe en effet un autre Roald Dahl, éclipsé par le succès de son oeuvre pour la jeunesse, mais sans lequel le portrait ne saurait être complet.Plus nouvelliste que romancier, Roald Dahl s'attache très tôt à dépeindre l'humanité ordinaire qu'il côtoie et observe : aristocrates londoniens, bourgeois de Manhattan, employés de bureau, pompistes et braconniers de la vie anglaise... des gens a priori sans histoire, dont l'existence, gouvernée jusque-là par un sentiment de sécurité, déraille subitement en raison d'un élément imprévu.Point de portrait psychologique, mais un sens de la formule et une description physique sévère, qui en quelques traits brossent un caractère. Cette économie de moyens, doublée d'une satire morale, d'une propension à marier le macabre à l'humour, d'un goût pour la fantasmagorie gothique, fait de cet ensemble de textes un joyau de la littérature contemporaine, qui ne cesse de faire frémir, de faire rire... Entre ces nouvelles - macabres ou scabreuses, voire les deux à la fois -, où ceux qui jouent au plus malin sont souvent perdants, et les histoires des petits héros pour la jeunesse, il n'y a en réalité qu'un pas. Roald Dahl balaie d'un revers de main la médiocrité et encourage ses lecteurs à se conduire en conquérants, quitte à s'adonner à quelques filouteries.Complétés par deux récits autobiographiques, Moi, Boy (1984) et Escadrille 80 (1986), qui offrent des clefs indispensables à la lecture, les textes pour adultes réunis ici pour la première fois constituent le socle d'une oeuvre multiple, diverse, teintée d'un inimitable humour noir, celle d'un auteur devenu tout aussi iconique que ses propres personnages.