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De 1930 jusqu'à sa mort en 1961, Lucien Jacques continue à porter à Jean Giono une amitié fidèle, malgré quelques désaccords passagers. Et Giono continue à s'appuyer sur cette amitié. De 1934 à 1939 notamment, la naissance de la communauté du Contadour, les convictions pacifistes, la traduction, faite de concert, du Moby Dick de Herman Melville, rapprochent constamment les deux hommes. L'élan de Giono se confronte la sagesse de Lucien Jacques. Et leur enrichissement mutuel, en particulier dans le domaine de leur culture, qui s'élargit toujours davantage, contribue à consolider leur amitié. La courbe de l'évolution politique et intellectuelle de Giono est ainsi précisée, et ses lettres, pleines du même naturel et du même humour que celles de son correspondant, et jamais écrites en vue d'une publication future, forment un précieux contrepoint à une oeuvre diverse et féconde, en même temps qu'un document essentiel à la compréhension de l'homme et de ses livres.