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En avril 2022, le président ukrainien Zelensky se rend à Boutcha pour attester, par sa présence, les crimes de guerre commis par l'armée russe. Il annonce qu'il disposera, pour les prouver, de "bien plus d'outils que ceux qui ont poursuivi les nazis après la Seconde Guerre mondiale". En 1945, à Nuremberg, la documentation filmée des "atrocités" avait été déterminante dans la confrontation des nazis à leurs crimes. Depuis, l'instance judiciaire s'est familiarisée avec ce type de pièces à conviction, même si la projection d'images est l'objet de débats. Celui qui filme doit-il respecter certaines règles s'il veut faire preuve ? Un témoignage filmé vaut-il un récit sous serment, fait à la barre d'un tribunal ? Qu'en est-il du statut de vérité des images ? Autant de questions qui ont trouvé à s'illustrer à la Cour pénale internationale de La Haye ou aux États-Unis lors des jugements des violences commises par la police. Une forme partagée d'attestation, commune aux démocraties, s'élabore ainsi, sous la forme d'archives qui offrent un appareil à la fois documentaire et critique pour l'écriture d'une histoire immédiate du temps présent.