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A la fin des années 1740, tandis qu'il se lance dans l'Encyclopédie, Diderot se tourne vers les sciences de la vie. L'opération d'une aveugle-née l'amène à spéculer sur la relation entre ce qu'on voit et ce qu'on est. Contre le chrétien Réaumur, il développe une thèse qui lui vaudra d'être conduit au donjon de Vincennes : nos idées morales dépendent de nos sens ; en matière de métaphysique, un certain relativisme s'impose. Pourtant, la Lettre sur les aveugles cherche moins à trancher en faveur du scepticisme qu'à soulever des questions et à esquisser une réflexion, très libre, sur le développement des espèces vivantes. C'est ce même mouvement sinueux qui anime la Lettre sur les sourds et muets. D'où l'idée de la publier conjointement, tout comme Diderot, ou un de ses proches, a choisi de le faire dans l'édition des Œuvres (1772). Cette seconde lettre développe une problématique que son aînée ne fait qu'effleurer : la question du langage. Tout un pan de l'esthétique moderne en est issu. Dossier 1. Buffon 2. Cheselden 3. Condillac 4. Diderot et la Société royale de Londres 5. L'enseignement des sourds-muets au XVIIe-XVIIIe siècle 6. Le génie des langues 7. Les grammairiens-philosophes 8. Les newtoniens de Cambridge 9. Le père Castel et son clavecin oculaire 10. Le «problème de Molyneux» 11. Les querelles littéraires 12. Réaumur 13. Les rhéteurs-prêtres