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Ayant des vues brillantes sur tout et le reste, au point que Goethe dut lui octroyer une «tête allemande», il eût été étrange que Diderot ne dît rien du théâtre. Il en résulta trois textes ici réunis. Les deux premiers, Entretiens sur Le Fils naturel (1757) et De la poésie dramatique (1758), exposent la théorie du drame bourgeois, qui entend révolutionner l'idée et la pratique du théâtre, en sortant enfin du «protocole» grec signé il y a deux mille ans. Quant au magnifique «pamphlet» du Paradoxe sur le comédien, peaufiné pendant une décennie à partir de 1769, en ne sait guère pourquoi Diderot le garda sous le coude. Ce «beau paradoxe», qui a fait couler beaucoup d'encre, prétend que «c'est la sensibilité qui fait les comédiens médiocres ; l'extrême sensibilité, les comédiens bornés ; le sens froid et la tête, les comédiens sublimes» (lettre à Grimm, 14 novembre 1769). Ces trois écrits placent si incontestablement Diderot entre Aristote et Brecht qu'il n'en fut rien : en France, on préfère la bataille d'Hernani.