Prix public : 19,80 €
On a pu dire que le projet poétique d'Esther Tellermann s'identifiait à celui d'un récit énigmatique, dont chaque séquence déterrerait un nouveau chapitre, une tablette invisible ou enfouie. De psaumes chiffrés en ciels bardés de jaune -jours égrenant leurs dits à la recherche d'un nom d'homme- les quatre parties qui composent l'ouvrage ne dérogent évidemment pas à cette règle, oscillant entre le mystère du mythe et la violence du présent. Mais l'on s'aperçoit, à voir l'auteur s'avancer plus décisivement de livre en livre vers la contrée tangible qui la hante - cette terre des morts et des vivants dont la parole resurgit au détour de ses strophes - que c'est un portrait aussi qu'elle dessine, un paysage intérieur dont le chant porte l'ombre exacte. Et qui donne à sa poésie cette couleur singulière, d'argile mélangée de sable, rehaussée çà et là d'un éclat d'or. Ou d'écarlate.