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En France, le capitalisme financier est vécu comme une source insupportable d'aliénation et d'inégalité. Or, ce livre en fait la démonstration, certains lieux communs du discours anti-capitaliste sont faux et doivent être dénoncés. Partout, le développement financier est un accélérateur de croissance. Les marchés n'induisent pas la myopie industrielle pour laquelle on les blâme, mais permettent le financement de projets de longue haleine. Pour comprendre ce malaise, un détour par l'histoire s'impose. Contrairement à une idée répandue, la France n'était pas prédisposée à l'anti-libéralisme. C'est le succès mal interprété des Trente Glorieuses qui a nourri l'illusion qu'un «autre capitalisme» serait possible. Notre économie reste largement structurée par l'héritage de l'après-guerre. La libéralisation des années 1980, stoppée en rase campagne, a donné naissance à un capitalisme schizophrène : un patronat hésitant entre sa loyauté aux actionnaires ou aux salariés, des actionnaires en majorité étrangers et qui ne représentent pas une force politique. Pour rendre au capitalisme sa légitimité, il faut faire des Français les acteurs à part entière d'un capitalisme financier dont ils doivent être les premiers bénéficiaires.