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« Quand j'étais nietzschéen, je ne savais même pas écrire l'adjectif. J'hésitais toujours sur ces foutues consommes, sur l'ordre exact dans lequel il faut placer le s, le z, le c, le t et le h : schzt ? chszt ? zchtzschzt ? (…) Quand j'étais en pleine crise d'adolescence, que je vouais un culte à l'ennemi de tous les cultes, je me trompais à chaque coup sur le nom de mon idole. Mais peu importe. Quand j'étais nitszchéain, je m'estimais largement au-dessus des règles et des conventions en tous genres. Un surhomme n'a pas besoin de l'orthographe. » Début des années 1990. À 16 ans, quelques jours après son anniversaire, le héros découvre les œuvres de F. Nietzsche. C'est le choc. Ce premier contact avec la philosophie va produire une déflagration, et modifier de fond en comble la trajectoire de ce jeune homme rangé. D'élève plutôt sérieux et obéissant, il devient du jour au lendemain un « nietzschéen pratiquant » et traduit toutes les idées iconoclastes qui lui bouillonnent dans la cervelle en actes : qu'il simule son suicide en cours d'allemand, interrompe par des vociférations une messe de Pâques à Notre-Dame de Paris, joue à l'« homme fort » en multipliant les agressions gratuites, frappant un chat errant ou blessant au visage une passante, l'adolescent s'efforce de mettre en pratique l'« inversion de toutes les valeurs ». En toile de fond, sa vie sentimentale s'égare dans des intrigues étranges. À l'heure où l'on voudrait nous faire croire que la philosophie a des vertus thérapeutiques, où les écoles de sagesse antiques sont présentées comme des remèdes possibles à la perte des repères contemporaine, ce roman remet les pendules à l'heure. Non, la philosophie n'est pas une médecine douce, mais une drogue dure.