Prix public : 21,40 €
« Tu te souviens, Lionel, de cette nuit ? C'était au printemps. Tu étais revenu habiter chez moi pour quelque temps. Le premier soir, alors que tu arrivais et que nous ne nous étions pas revus depuis sept ans, j'avais quitté la maison pour une soirée prévue de longue date, parée, bijoutée, coiffée. Sans voir que cela t'énervait, que tu voulais me parler. Lorsque je suis rentrée au petit matin, tu écrivais. Et j'ai sorti cette phrase idiote : " Tu dors ? " Ce fut l'explosion. Tu m'as accusée de ne pas avoir changé, de m'intéresser plus à mes fringues et mes fêtes qu'à toi. Nous nous sommes engueulés comme jamais. J'aurais dû rester, certes, mais que me reprochais-tu vraiment ? De quoi moi, ta mère, étais-je coupable à tes yeux ? Aujourd'hui, le temps a passé, tu n'es plus là et je voudrais te dire, enfin, qui je suis. Révéler ce que je n'ai jamais dévoilé, à toi ni à personne. Te parler de ma famille, de celle que j'ai essayé de créer autour de toi, des personnages marquants de ma vie, des boîtes que j'ai montées dans le monde entier, de ceux qu'on appelle désormais les " people ", princes de sang, princes de coeur, parfois aussi " princes-monseigneur ". Je voudrais, pour toi qui terminais tes lettres en me disant " Attention, je suis jaloux ", ôter le masque et dévoiler mon vrai visage. Parce que s'il y a beaucoup d'événements et émotions que tu sais déjà, je souhaite te les raconter tels que je les ai vécus, perçus, avec mes mots, ma vision, te confier en somme ce que toi, souvent, tu refusais d'entendre. » De Belleville à Monte-Carlo en passant par New York et de nombreuses autres villes, il y a dans la vie de Régine autant de rêves que de privations, de paillettes que de déceptions, de créations, chansons (Les P'tits Papiers, La Grande Zoa, Rue des Rosiers, Ouvre la bouche..., J'ai la boule au plafond) et films (Le Train, Les Ripoux) que de couleuvres, de Rolls que de gardes du corps, d'amour que de solitude. Mais sa boulimie de rire, chanter, faire la fête et aimer, son art de rendre réels ses rêves d'enfance, l'ont emporté. Même si continue de la hanter Lionel, son fils, décédé en 2006, le destinataire de cet ouvrage.