Prix public : 15,00 €
On avait l'impression qu'on ne pouvait pas s'affirmer en Roumanie, que personne n'allait jamais nous découvrir, nous prendre au sérieux. Maintenant ça change un petit peu. Mais nous sommes, comme un peu partout en Europe, obsédés par le roman anglo-américain. Même le roman le plus médiocre. Du moment que l'action se passe sur le campus d'une université américaine du fin fond de l'Arizona, cela paraît plus intéressant qu'un roman écrit par un brillant jeune Roumain en Roumanie. Matéi Visniec. La seule certitude, c'est, par-delà le refus, le doute : les romans de Manea interrogent sans relâche l'incertitude et la solitude humaines, la peur et la folie qu'elles font naître et qui les accompagnent, les mises en scène qui tentent de les conjurer. Alice d'Andigné. Conformément à une sorte de « tradition roumaine » qui privilégie à la fois l'absurde et la dérision mais aussi l'avant-garde, Tsepeneag apparaît depuis ses premiers romans comme un auteur qu'on peut qualifier d'expérimental, dans la mesure où les recherches formelles conduisent sa démarche. Belinda Cannone. Apostol Bologa, le protagoniste de La Forêt des pendus, chef-d'oeuvre de Liviu Rebreanu, nous apparaît d'abord comme un personnage fort antipathique que nous finissons par aimer comme un frère en humanité, c'est-à-dire un frère en inquiétude, cette inquiétude qui est la nôtre, assumée ou masquée, retardée jusqu'au moment ultime. Nunzio Casalaspro. Bodo, le roman de Jacques Jouet, à travers tout un jeu entre récit de voyage, chronique, roman picaresque et théâtre, pose habilement la question de la transmission et de la mémoire dans la relation franco-africaine, et cela avec une légèreté contagieuse. Boniface Mongo-Mboussa. Cioran a aimé l'allemand, mais c'est au français qu'il s'est converti, au mot français. Dire la « langue française » est du sabir de francophone foireux. Ce n'est pas de cela qu'il s'agit, mais de géométrie : un texte est une géométrie : déplacez un des côtés, variez l'angle, vous voilà à l'eau. La langue française est une science de conjuration de la folie. Michel Crépu. Quelle place pour La Lettre internationale après la chute ? Le but consistait à faire perdurer ce qui avait été engagé, le dialogue ! Un dialogue que B. Elvin, à Bucarest, a su entretenir sans trahir l'esprit de la revue, tout en constituant de nouvelles familles, en développant des liens et en faisant des choix. Georges Banu. Houellebecq confirme ainsi sa place parmi les romanciers d'aujourd'hui : la toute première - et tant pis si d'aucuns s'agacent que cela se sache et se dise désormais partout. Le succès n'a jamais été la preuve de la médiocrité, sauf pour les médiocres qui n'ont pas de succès. Il peut arriver, en revanche, qu'il résume une époque et marque un vrai tournant dans l'histoire littéraire. Benoît Duteurtre.