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En 1873, entre Les Chants de Maldoror de Lautréamont et les Illuminations de Rimbaud, paraissent Les Amours jaunes, le seul livre de Tristan Corbière. Il appartient à cette nouvelle génération de poètes "maudits" qui, sur les cendres romantiques et parnassiennes, font le constat d'une "crise de vers", selon le mot de Mallarmé. Fidèle à l'injonction de faire entendre un langage inouï, Corbière opère la déconstruction en règle de tout ce que la poésie a d'institué, d'assis et de codé. Dans une langue heurtée, qui chante volontairement faux, il frappe chaque chose et chaque être de la couleur de l'ironie et de la dérision : le jaune.Passablement ignorés à leur parution, rendus célèbres par Verlaine et loués par les surréalistes, Les Amours jaunes, parce qu'ils mettent en oeuvre le sabotage de la parole lyrique, incarnent un des premiers grands gestes de la poésie moderne.Dossier : 1. Réception (1873)2. Reconnaissance (1884-1896)3. Fortune critique (1923-1972)4. Échos : sur les brisées de Tristan Corbière.