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Outreau, affaire Alègre, RER D... Certains des emballements médiatico-judiciaires de ces dernières années ont été d'effroyables ratages. À chaque fois, le journalisme cède à une tentation qui le fait chuter. Pourquoi celui-ci en est-il arrivé à dénoncer sans vérifier, se posant en justicier alors qu'il n'était que puissant accusateur ? Comment s'est-il transformé en machine à fabriquer des bavures ? De tels fiascos laissent un sentiment fait d'incrédulité, d'incompréhension, et d'effroi. À l'exception de la commission parlementaire qui tenta de comprendre la catastrophe sans précédent d'Outreau, très peu a été entrepris ces dernières années pour penser de telles fautes, pour cerner leur même logique perverse à l'oeuvre, pour percer leurs mécanismes concrets. À Toulouse, par exemple, l'affaire Alègre a bouleversé la vie de quelques innocents livrés en pâture, puis la fureur dénonciatrice a laissé place au silence gêné. Or, même s'il est aujourd'hui permis de parler à son sujet de manipulation, peu d'occasions se sont présentées jusqu'à présent d'apprendre les tenants et les aboutissants de cette ténébreuse cabale. Ce livre vient combler ce vide. En analysant trois moments où la presse s'est substituée à la justice pour imposer son credo et son tempo, Antoine Perraud, qui ne se résigne pas à cette situation mais n'hésite pas à stigmatiser cette barbarie journalistique, décortique l'art et la manière de faire un malheur en toute impunité.